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Elles portent des lunettes noires, des perruques et des tenues de concertistes. Elles jouent aux victimes et s’amusent à déceler les bourreaux parmi les bien-pensants, les bienveillants, les compatissants. Les rôles s’échangent et se confondent. En suivant la partition de Vivaldi, les voix des victimes sont mises en « dialogue » avec celles de l’opinion publique. Ce qui se dit. Ce qui doit se dire. Ce qui ne sort pas. Ce que l’on tait. Ce que l’on entend à la télé, au rayon frais du supermarché, au premier de l’an chez pépé, dans la cour du lycée, à la photocopieuse, dans la presse, au Sénat, à l’Assemblée nationale, derrière les portes du Sofitel, chez le docteur, à la Police, chez tata Huguette et chez Lolo, dans le dernier Tarantino…

DISTRIBUTION

​Texte : Jessica Roumeur
Mise en scène : Antonin Lebrun
Jeu : Anaïs Cloarec, Jessica Roumeur, Louise Forlodou, Véronique Héliès
Régie, lumières : Thomas Ury
Administration : Madenn Preti

NOTE D’INTENTION

 

La majeure partie des textes du Concerto pour salopes en viol mineur a été rédigée dans le cadre de mon engagement dans le projet Silence on viole. Ils ont été écrits à partir de paroles entendues auprès de différentes personnes (dans la rue, à la télévision, dans le cercle familial, amical, dans des bars, à l’école, etc.) autour de la question du viol et plus particulièrement sur le statut de victime. Ils sont répétitifs, vulgaires (dans les deux sens : grossiers et quotidiens) et dénués de toute enjolivure. Tour à tour placés dans la bouche de l’opinion publique, des victimes ou bien encore des violeurs, les mots sont hachés, assenés et répétés pour donner à voir toute la violence ou l’absurdité qu’ils comportent. A force de répétition, ils sont dépouillés de leurs sens pour ne devenir qu’une matière sonore. L’idée du Concerto (etc.) m’est venue presque par hasard, par assemblement de sons, puis cela a pris du sens. Le concerto Vivaldi, l’un des plus populaires, est devenu une trame, un schéma à suivre, comme une règle du jeu…

Concerto pour salopes en viol mineur est un cri de guerre, une injonction aux femmes à la prise d’armes. Il fut un temps où elles se coupaient un sein…

Teaser

Production : Cie La Divine Bouchère / Accueil en résidence : La Maison du Théâtre, Brest ; LCause – Maison pour toutes, Brest ; La Chapelle Dérézo, Brest ; Lycée Dupuy de Lôme, Brest / Soutien financier : La Ville de Brest.

 

Représentation Mac Orlan – Brest © Nathalie Le Hiress